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Pollution voiture : quels sont les principaux polluants ?

Un moteur tourne, un feu passe au vert, et le paysage invisible de l’air change sans prévenir. Sous le capot qui vrombit, des adversaires se faufilent : insidieux, inodores, parfois plus redoutables qu’un brouillard épais sur les docks de la vieille Angleterre. La voiture ne se contente pas de nous transporter, elle distille, à chaque trajet, un nuage de composés qui s’invitent dans nos poumons et s’incrustent dans les murs des villes. Qui penserait que ces allers-retours anodins dessinent, semaine après semaine, la carte secrète de la pollution urbaine ?

La pollution automobile en chiffres : état des lieux en France

Le transport routier pèse lourd sur l’équilibre de la pollution atmosphérique en France. Selon la Commission européenne, près d’un tiers des gaz à effet de serre du pays découle directement des véhicules motorisés. Sur le podium des émetteurs de dioxyde de carbone (CO₂), la route s’impose, loin devant l’industrie ou les champs agricoles.

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Avec ses quelque 38 millions de voitures particulières, dont l’immense majorité carbure encore à l’essence ou au diesel, le parc automobile français libère chaque année des quantités astronomiques de polluants :

  • CO₂ : 68 millions de tonnes relâchées en 2022, soit plus de la moitié du total des transports.
  • Oxydes d’azote (NOx) : le trafic routier en génère près de 40 % sur l’ensemble du territoire.
  • Particules fines (PM10, PM2,5) : 17 % des PM10 et 20 % des PM2,5 proviennent des pots d’échappement… mais pas seulement.

Face à cette pression, la France et l’Union européenne s’activent. Objectif : faire chuter ces émissions d’ici 2030. Les zones à faibles émissions (ZFE) poussent comme des champignons dans les grandes métropoles. Paris, Lyon, Grenoble verrouillent progressivement l’accès aux moteurs les plus anciens. La réglementation se resserre, portée par Bruxelles et sa chasse aux polluants de l’air urbain.

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Quels sont les principaux polluants émis par les voitures ?

Mettre le contact, c’est enclencher une véritable réaction en chaîne. La combustion des carburants – essence ou diesel – dégage un nuancier de polluants atmosphériques. Premier de cordée : le dioxyde de carbone (CO₂), pilier du réchauffement climatique. Mais la liste ne s’arrête pas là. Le monoxyde de carbone (CO), fruit d’une combustion incomplète, s’ajoute à la danse, suivi de près par les oxydes d’azote (NOx). Ces derniers, mélange instable de monoxyde et de dioxyde d’azote, participent à la formation de l’ozone troposphérique et de particules secondaires, véritables fantômes de la pollution.

Mais la pollution automobile ne s’arrête pas à ce qui sort du pot d’échappement. L’usure des pneus et des freins alimente aussi le ballet invisible des particules fines dans l’air des villes. Sur un autre front, les composés organiques volatils (COV) – issus de l’évaporation des carburants ou de la combustion – nourrissent le smog et l’ozone.

  • Dioxyde de carbone (CO₂) : moteur du réchauffement planétaire.
  • Oxydes d’azote (NOx) : irritent les bronches, favorisent l’ozone.
  • Particules fines : s’infiltrent profondément dans l’appareil respiratoire.
  • Composés organiques volatils (COV) : alimentent la pollution photochimique.
  • Monoxyde de carbone (CO) : toxique, surtout dans les espaces fermés.

Le type de moteur change la donne. Les diesels crachent plus de NOx et de particules, là où les moteurs à essence relâchent davantage de CO et de COV. Quant aux voitures électriques, si elles épargnent l’atmosphère côté gaz d’échappement, elles continuent de produire des particules via l’usure mécanique. Les véhicules au GPL, GNV ou les biocarburants ? Ils atténuent une partie du problème, mais la pollution ne disparaît jamais totalement – elle change simplement de visage.

Zoom sur les effets de ces polluants sur la santé et l’environnement

Le dioxyde de carbone alimente le réchauffement global, dérègle les saisons, intensifie les vagues de chaleur et fragilise la biodiversité. Les oxydes d’azote déclenchent des pluies acides et accélèrent la formation d’ozone au niveau du sol, gaz irritant et nocif pour les bronches.

Sur le plan sanitaire, l’exposition chronique aux particules fines (PM10, PM2,5) multiplie les maladies cardiovasculaires, les cancers du poumon et les troubles respiratoires chez les plus vulnérables : enfants, personnes âgées, malades. Plus de 40 000 décès prématurés sont imputés chaque année à la pollution atmosphérique en France, selon l’OMS. Les composés organiques volatils ne sont pas en reste : yeux qui piquent, crises d’asthme, risques accrus de cancers.

  • Les NOx aggravent l’asthme et ouvrent la porte aux infections pulmonaires.
  • Le monoxyde de carbone limite l’oxygénation du sang, augmentant les risques de troubles neurologiques et cardiaques, surtout en cas de forte concentration.

La pollution automobile, c’est aussi une nature qui se fragmente, des sols et des nappes d’eau contaminés. Face à la menace, repenser nos habitudes de déplacement devient une urgence vitale, pour notre santé comme pour celle de la planète.

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Des pistes concrètes pour limiter l’impact de la pollution liée aux voitures

Le renforcement des normes Euro agit comme un verrou de plus en plus serré sur les émissions polluantes issues du transport routier. Les constructeurs redoublent d’ingéniosité : filtres à particules, vannes EGR, dispositifs de dépollution… tout est bon pour satisfaire des règles toujours plus strictes. L’Union européenne impose une réduction continue des seuils d’émission pour les véhicules neufs, forçant le renouvellement accéléré du parc automobile.

L’essor des voitures électriques et des biocarburants change la donne. Dans les métropoles comme Paris ou Lyon, les zones à faibles émissions refoulent progressivement les véhicules les plus polluants. Les points de recharge se multiplient, les bonus écologiques et la prime à la conversion incitent à franchir le cap de la mobilité propre.

  • Adoptez l’éco-conduite : roulez souple, entretenez régulièrement votre voiture.
  • Tournez-vous vers le covoiturage ou l’autopartage pour alléger le trafic.
  • Respectez la circulation différenciée lors des épisodes de pollution, équipez-vous d’une vignette Crit’Air.

La Loi Climat vise la neutralité carbone des mobilités pour 2050. Entre innovations technologiques, législation resserrée et prise de conscience collective, une chose est sûre : le temps de la voiture indifférente à son sillage touche à sa fin. Demain, l’air des villes se jouera aussi sur la route.

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